Devenue une tendance chirurgicale depuis 2016, la chirurgie ambulatoire fait de plus en plus d’adeptes comptant plus de 80 000 opérations réalisés chaque année en France selon les statistiques réalisés par AP-HP. Dans le cadre de la chasse aux économies des hôpitaux, le ministre de la santé Agnès Buzyn entend même favoriser cette pratique, qui devrait atteindre plus de 80% des interventions en 2022. Les syndicats mettent cependant l’accent sur le risque encouru par cette mesure en dénonçant sa face cachée.
Une opération en faveur de l’Etat
Si l’intérêt général devrait toujours primer sur la recherche de bénéfice dans un cadre du service public, il semble bien qu’on assiste à un revirement de la pratique. L’Etat vise d’abord l’intérêt de la caisse au détriment de l’intérêt de ses citoyens, en optant principalement pour une politique de réduction des dépenses des hôpitaux. L’idée c’est de généraliser la chirurgie ambulatoire dans toutes les différentes sortes d’interventions.
A titre de rappel, la chirurgie ambulatoire consiste à permettre aux patients de sortir des établissements de soins le jour même de l’opération. Rapide et efficace, l’intervention applique un ensemble de techniques de récupération rapide, en utilisant généralement des interventions sous anesthésies de mode très variable sans pour autant présenter des risques pour les patients. Normalement réservés aux interventions chirurgicales légères, l’Etat Français entend généraliser cette pratique aux opérations lourdes, tels que l’accouchement ou même la prothèse du genou. Les syndicats se lèvent alors pour dénoncer cette pratique qui mettra certainement en péril de nombreuses vies.
Une opposition des syndicats des médecins
Affilié à la fédération des médecins, le syndicat n’a pas hésité à dénoncer leur mécontentement sur la pratique généralisée des chirurgies ambulatoires, mais surtout sur la politique de réduction des dépenses des hôpitaux. En effet, le Ministre de la santé a bien souligné dans sa déclaration, que le frein à la hausse des dépenses s’impose, ainsi que la suppression de toutes les dépenses superflues qui pèsent trop lourds au budget de l’Etat. Mais, cette mesure n’aboutira t-il pas à la dégradation de la qualité des soins ? Le gouvernement ne devrait-il pas trouver une autre solution en menant une réforme structurelle radicale faisant l’unanimité entre syndicat, service public et Etat ?