Google News ferme en Espagne… C’est ainsi que s’est terminé le bras de fer entre le Parlement espagnol et la multinationale. Google a préféré mettre hors ligne sa plateforme Actualités plutôt que d’être taxé. Mais qui sera le grand perdant de cette décision ?
Une Taxe google au titre de la propriété intellectuelle
Petit rappel pour ceux qui ont raté le début du conflit. Il y a plus d’un mois, au début du mois de novembre, l’Espagne a mis en place une nouvelle législation qui réclame aux agrégateurs de contenu l’acquittement d’une taxe.
Selon le Parlement espagnol, il s’agit d’une compensation financière qu’ils devront payer au titre de la propriété intellectuelle.
A noter quand même que la loi votée n’a pas fait l’unanimité au Parlement, avec 172 voix pour, et 144 voix contre.
La loi a été nommée « Taxe google », toutefois, elle ne concerne uniquement pas Google News, mais tous les moteurs de recherche qui présentent des extraits d’information des éditeurs, donc Yahoo News, Facebook et Twitter.
Elle entrera en vigueur le 1er janvier 2015. Mais le géant américain n’a pas attendu cette date pour faire connaître sa décision. Il annonce la fermeture de sa plateforme dans le pays à partir du 16 décembre prochain.
Pourquoi une telle décision ?
Google a réagi à la nouvelle législation tout de suite après son vote, se disant déçu par cette décision du Parlement espagnol. Et dans un communiqué de presse du mercredi 10 décembre, la multinationale a expliqué que son service Actualités ne lui génère pas du tout de l’argent puisqu’il n’affiche pas des publicités.
Richard Gingras, le PDG du service Actualités de Google a aussi rappelé que Google News contribue grandement à l’augmentation du trafic des sites et que les entreprises de presse ont la grande liberté de décider d’être incluses ou non dans l’agrégateur.
Quelles conséquences pour les éditeurs ?
À partir du 16 décembre donc, les éditeurs espagnols seront retirés de Google News. Une décision qui endommagera pourtant de nombreux sites internet qui verront leur business leur échapper petit à petit. D’importantes pertes de trafic sont à prévoir, ce qui engendrera pour certains une diminution de leurs recettes.
Rappelons qu’il y a quelques semaines, l’entreprise de presse allemande Axel Springer, un des plus gros éditeurs en Europe a adopté la même approche. Elle a obligé la multinationale à payer une redevance pour les extraits des articles affichés dans Google News. Un conflit qui a conduit le géant américain à arrêter d’agréger les contenus des sites de presse allemands.
Près de 170 sites sont affectés par cette décision de Google… Mais très vite, Axel Springer a reconnu son erreur et a vite fait marche arrière. En effet, seulement en deux semaines, le trafic des sites d’information en ligne a chuté presque de moitié. Pourtant, ces derniers fixent leurs tarifs publicitaires en fonction du nombre de visiteurs.
Comment l’Espagne réagira-t-elle face à cette décision de Google ? Affaire à suivre…